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Louise Michel, Mémoires en lien avec La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, O. de Gouges

Liste de lectures cursives en lien avec Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges, adaptée au parcours Écrire et combattre pour l'égalité :

Olympe de Gouges, Zamore et Mirza ou l'heureux naufrage (1784)

Cette pièce de théâtre d'Olympe de Gouges aborde les questions de l'abolition de l'esclavage, un combat qui complète celui pour l'égalité des sexes.

Mary Wollstonecraft, Défense des droits de la femme (1792)

Une œuvre phare du féminisme anglo-saxon qui promeut l'éducation des femmes et l'égalité entre les sexes, similaire aux idées d'Olympe de Gouges.

Louise Michel, Mémoires (1886)

Militante et figure de la Commune de Paris, Louise Michel décrit son combat pour l'égalité et la justice sociale, dans une lignée similaire à celui d'Olympe de Gouges.

Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe (1949)

Une analyse fondatrice du féminisme moderne qui fait écho aux revendications d'Olympe de Gouges sur les droits des femmes, notamment dans le domaine politique et juridique.

Virginia Woolf, Une chambre à soi (1929)

Essai féministe qui questionne les droits des femmes à la création artistique et à l'indépendance intellectuelle, un combat qui rejoint les préoccupations d’Olympe de Gouges pour l'égalité.

Flora Tristan, Pérégrinations d'une paria (1838)

Tristan, féministe et socialiste, raconte ses expériences de vie et ses luttes pour les droits des femmes et des ouvriers, en phase avec l'idée d'une égalité globale.

Clara Zetkin, Pour l'émancipation des femmes (1889)

Zetkin propose une vision marxiste de l'émancipation des femmes, en lien avec la lutte contre l'injustice sociale et politique.

Gisèle Halimi, La cause des femmes (1973)

Avocate, activiste et politicienne, Halimi livre un plaidoyer moderne pour l'égalité des droits entre hommes et femmes, en continuité avec l'œuvre pionnière d'Olympe de Gouges.

Élisabeth Badinter, L'un est l'autre (1986)

Badinter explore les notions de genre et d'égalité, en lien avec les réflexions d’Olympe de Gouges sur l'identité des femmes et leur place dans la société.

Angela Davis, Femmes, race et classe (1981)

Cet ouvrage analyse les intersections entre les luttes féministes, antiracistes et sociales, une perspective que Gouges, avec son engagement pour l'abolition de l'esclavage, aurait pu partager.

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791) d’Olympe de Gouges et les Mémoires (1886) de Louise Michel sont deux textes qui, bien qu’écrits à presque un siècle d’intervalle, se rejoignent par leur portée révolutionnaire et féministe. Ils reflètent une volonté d’émancipation non seulement politique, mais aussi sociale et féminine, dans des contextes de bouleversements historiques majeurs : la Révolution française pour de Gouges, et la Commune de Paris pour Michel.

 

Contexte historique et engagement politique

Olympe de Gouges est une figure incontournable de la Révolution française. Elle rédige en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, une réponse directe à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, adoptée en 1789, dont elle dénonce le caractère exclusif et sexiste. De Gouges demande l'égalité des sexes devant la loi, le droit des femmes à participer à la vie politique, et une reconfiguration complète du rôle féminin dans la société.

Louise Michel, quant à elle, est une figure de la Commune de Paris (1871), un soulèvement populaire marqué par la lutte des classes et un rejet radical du pouvoir monarchique et bourgeois. Dans ses Mémoires, Michel exprime sa volonté de combattre l'injustice sociale et politique, en s’inscrivant dans une tradition révolutionnaire où les femmes doivent également être reconnues comme des actrices à part entière. Elle est l'une des premières à défendre un féminisme révolutionnaire, lié à l’émancipation des classes populaires.

 

Critique des structures patriarcales

Les deux autrices partagent une critique des structures patriarcales qui oppriment les femmes dans leurs sociétés respectives.

Olympe de Gouges, dans sa Déclaration, se positionne contre le patriarcat juridique qui maintient les femmes dans une condition d’infériorité. Elle revendique non seulement l'égalité juridique, mais aussi une reconnaissance morale et politique des femmes, qu’elle considère comme des citoyennes à part entière. L’article 10 de sa Déclaration proclame : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune. » Cette phrase résume l'idée d'une égalité totale, y compris dans les peines et les honneurs.

Louise Michel, quant à elle, dans ses Mémoires, n'exprime pas seulement une lutte contre l'inégalité des sexes, mais contre toutes les formes d'oppression, notamment celles qui proviennent des structures capitalistes et autoritaires. Son engagement féministe se mêle à une critique sociale plus large, où l'oppression des femmes est indissociable de l'exploitation des classes populaires.

Les deux textes dénoncent ainsi une exclusion systémique des femmes, mais avec des stratégies et des finalités légèrement différentes. De Gouges, en contexte révolutionnaire bourgeois, s'attache à démontrer l'absurdité de l’exclusion légale des femmes de la citoyenneté. Michel, dans une période post-révolutionnaire et sous le Second Empire, met en avant un féminisme plus radical et collectiviste.

 

Émancipation sociale et rôle des femmes dans la révolution

Le rôle des femmes dans les révolutions est une question centrale dans les deux œuvres.

Pour Olympe de Gouges, les femmes doivent être partie prenante du projet républicain et citoyen. Son discours est réformiste dans la mesure où elle souhaite intégrer les femmes dans les structures existantes, sans pour autant remettre en cause le modèle politique ou économique de son époque. Elle veut une égalité de droits dans un cadre institutionnel encore imprégné de principes bourgeois, mais elle ouvre la voie à un féminisme qui se détache progressivement du seul aspect familial pour s’étendre à l’espace public.

Louise Michel, en revanche, propose une vision plus radicale. Elle ne réclame pas simplement une place pour les femmes dans les structures existantes, mais veut les détruire pour en créer de nouvelles, plus égalitaires. La Commune de Paris est pour elle un modèle où femmes et hommes pourraient coopérer sur un pied d’égalité. Michel, en tant que militante anarchiste, refuse toute forme d'autorité, qu’elle soit patriarcale ou étatique. L’égalité des sexes est donc, chez elle, indissociable d’une révolution totale qui vise à abattre toutes les hiérarchies sociales.

 

Rapport à la maternité et à la féminité

Les deux autrices abordent également la question de la maternité et de la féminité, mais sous des angles différents.

De Gouges voit dans la maternité un élément crucial de la citoyenneté féminine. Elle revendique une place dans l’espace public pour les femmes, tout en soulignant leur rôle de mères, sans en faire un obstacle à leur participation citoyenne. Dans son texte, la maternité n'est pas incompatible avec une pleine citoyenneté, mais elle reste une fonction sociale importante pour la femme.

Michel, de son côté, rejette les stéréotypes de la féminité traditionnelle. Dans ses Mémoires, elle se présente comme une figure de combattante, s’opposant aux images passives et domestiques associées à la femme. Pour elle, la maternité n’est pas un destin inévitable, mais une possibilité parmi d’autres. Elle incarne un idéal féminin nouveau, celui de la femme révolutionnaire prête à sacrifier son corps et sa vie pour la cause collective.

 

Conclusion : Deux féminismes complémentaires ?

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges et les Mémoires de Louise Michel représentent deux moments clés de l’histoire du féminisme, chacun à sa manière révolutionnaire. Si de Gouges plaide pour une égalité légale et citoyenne dans le cadre d’un projet républicain encore patriarcal, Michel va plus loin, en articulant l’émancipation des femmes à une révolution globale contre toutes les formes de domination.

Les deux textes se rejoignent dans leur dénonciation de l'injustice faite aux femmes et dans leur appel à une reconfiguration radicale des rapports de pouvoir, mais ils divergent quant aux moyens et aux finalités de cette émancipation. Michel incarne un féminisme plus radical et socialiste, tandis que de Gouges est davantage inscrite dans un courant républicain et libéral. Ensemble, ces œuvres éclairent les multiples facettes de la lutte pour l'égalité des sexes au cours des révolutions des XVIIIe et XIXe siècles.

Le parcours bac intitulé « Écrire et combattre pour l’égalité » met en lumière des auteurs et autrices qui, par leurs écrits, se sont engagés dans la lutte pour l’égalité sociale, politique, ou encore de genre. Ce parcours vise à explorer la manière dont la littérature peut être un vecteur de résistance, de critique sociale et de transformation des mentalités. Dans ce cadre, les Mémoires (1886) de Louise Michel s’inscrivent pleinement dans cette réflexion. Michel est une figure emblématique du XIXe siècle, à la croisée de plusieurs combats : celui pour l’égalité des sexes, des classes et des peuples. Ses Mémoires témoignent d’une vie dédiée à la lutte pour la justice sociale et politique, en résonance avec les objectifs du parcours.

 

Louise Michel : Une vie d’écriture et de combat pour l’égalité

Louise Michel, militante révolutionnaire et anarchiste, est une figure centrale de la Commune de Paris (1871). Toute sa vie, elle s’est battue pour l’émancipation des opprimés, que ce soit les travailleurs, les femmes ou les colonisés. Son engagement est radical et total, à tel point qu’elle est surnommée « la Vierge rouge », pour son intransigeance et son dévouement aux causes révolutionnaires.

Dans ses Mémoires, Louise Michel raconte sa vie de combats, mais aussi ses réflexions sur l’égalité, la liberté et la justice. Ce texte incarne son double engagement, à la fois en tant qu’écrivaine et militante. Elle y retrace son enfance, ses années d’enseignement, son rôle actif dans la Commune, sa déportation en Nouvelle-Calédonie et sa participation à divers mouvements révolutionnaires. À travers ses écrits, elle devient non seulement témoin, mais aussi actrice des luttes sociales et politiques.

 

Le lien avec le parcours « Écrire et combattre pour l’égalité »

Le combat pour l’égalité sociale et politique
Le parcours « Écrire et combattre pour l’égalité » explore des œuvres littéraires qui dénoncent les inégalités et défendent une vision d’un monde plus juste. Les Mémoires de Louise Michel s’inscrivent pleinement dans cette perspective. Son texte est une réflexion sur les luttes des opprimés et sur la nécessité d’une révolution sociale pour renverser les systèmes de domination. Elle critique vigoureusement les inégalités de classe et prône une société où chacun, indépendamment de sa condition sociale ou de son sexe, aurait les mêmes droits et la même dignité.

Louise Michel, en tant que militante anarchiste, défend l’idée que l’État, les institutions bourgeoises et les hiérarchies sociales doivent être renversés pour permettre l’avènement d’une société égalitaire. Son engagement dépasse donc la seule question féministe pour englober un projet révolutionnaire global, où la lutte des classes est primordiale. Cette approche complète parfaitement le parcours qui interroge les relations entre pouvoir, oppression et émancipation.

 

Le féminisme révolutionnaire
Le parcours met l’accent sur la manière dont les autrices ont utilisé la plume pour dénoncer les injustices faites aux femmes. Louise Michel, tout en luttant pour l’égalité des classes, revendique également une place pour les femmes dans la sphère publique et politique. Bien qu'elle ne soit pas toujours explicitement féministe dans ses écrits, elle incarne néanmoins une figure féminine révolutionnaire qui remet en cause les rôles traditionnels assignés aux femmes.

Dans les Mémoires, elle évoque son engagement aux côtés des femmes durant la Commune, qu’elles soient combattantes ou organisatrices dans les quartiers populaires. Elle reconnaît le rôle crucial des femmes dans les révolutions et leur capacité à lutter pour une société plus juste. Elle-même brise les stéréotypes de genre en se présentant non comme une figure maternelle ou domestique, mais comme une combattante révolutionnaire.

 

L’écriture comme arme politique
Comme le souligne le parcours « Écrire et combattre pour l’égalité », la littérature est une arme politique qui permet aux écrivains de faire entendre des voix marginalisées. Dans ses Mémoires, Michel utilise l’écriture pour dénoncer les violences de l’État, l’injustice sociale et les oppressions qu’elle a vécues ou observées. L’écriture devient pour elle un outil de résistance et de témoignage. Elle y relate non seulement ses expériences personnelles, mais aussi ses idées politiques et ses espoirs pour un avenir plus égalitaire.

En cela, Michel rejoint les préoccupations du parcours, qui cherche à comprendre comment les textes peuvent servir à la transformation sociale. Loin d’être un simple récit autobiographique, ses Mémoires sont un manifeste politique qui invite le lecteur à s’engager à son tour dans la lutte pour l’égalité.

 

Une lutte universelle

L’une des forces des Mémoires de Louise Michel est qu’elle ne limite pas son combat à la seule France ou aux classes populaires européennes. Son engagement pour l’égalité s’étend aux peuples colonisés, notamment aux Kanaks de Nouvelle-Calédonie, qu’elle défend avec ardeur après sa déportation sur cette île. Elle reconnaît dans leur lutte contre le colonisateur français une autre manifestation de l’injustice contre laquelle elle s’est toujours battue.

Ce caractère internationaliste de son combat résonne avec la portée plus universelle du parcours « Écrire et combattre pour l’égalité ». En effet, ce parcours n’étudie pas seulement l’égalité au sein des nations européennes, mais s’intéresse aussi aux luttes contre le colonialisme et pour les droits des peuples indigènes, ce qui est un axe central des Mémoires de Michel.

 

Conclusion

Les Mémoires de Louise Michel offrent une richesse d’analyse pour le parcours « Écrire et combattre pour l’égalité », tant par leur engagement radical pour l’émancipation des opprimés que par leur réflexion sur la place des femmes dans les révolutions. Michel y incarne à la fois l’écrivaine et la combattante, dont la vie et l’œuvre se confondent pour porter un même message : la lutte pour l’égalité ne peut être que globale et totale, impliquant toutes les catégories sociales et tous les peuples opprimés. Ce texte, à la fois autobiographique et politique, montre comment la littérature peut servir à dénoncer les inégalités, à imaginer une société meilleure et à inciter les générations futures à poursuivre le combat pour un monde plus juste.

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Date de dernière mise à jour : 02/11/2024

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