Art de Yasmina Reza en lecture cursive en lien avec Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute

Liste de lectures cursives en lien avec Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute 

Voici une liste de lectures cursives en lien avec Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute, une pièce qui explore les non-dits, les malentendus, et la fragilité des relations humaines. Ces œuvres partagent des thèmes similaires comme les dialogues ambigus, l'importance des mots, les relations humaines complexes, et les tensions sous-jacentes :

1. "En attendant Godot" de Samuel Beckett (1953)
Une pièce du théâtre de l'absurde qui, comme celle de Sarraute, met en scène des dialogues apparemment banals mais profondément révélateurs de l'existence humaine.
2. "La Cantatrice chauve" d'Eugène Ionesco (1950)
Un classique du théâtre de l'absurde où le langage perd son sens, mettant en lumière la vacuité des échanges humains, à l’instar des dialogues ambigus de Pour un oui ou pour un non.
3. "Huis clos" de Jean-Paul Sartre (1944)
Une pièce où les personnages sont enfermés ensemble, et les tensions interpersonnelles révèlent la complexité des relations humaines, tout comme chez Sarraute.
4. "Art" de Yasmina Reza (1994)
Une pièce qui explore la rupture d'une amitié à travers un dialogue sur l’art, où chaque mot et chaque silence compte, rappelant les interactions tendues et les non-dits dans Pour un oui ou pour un non.
5. "L'Autre" de Florian Zeller (2004)
Une pièce contemporaine qui examine la jalousie et la suspicion dans une relation amicale, où les dialogues révèlent les peurs et les non-dits, similaire aux thèmes de Sarraute.
6. "Fin de partie" de Samuel Beckett (1957)
Un autre exemple de théâtre de l'absurde où les dialogues répétitifs et les silences chargés de sens évoquent les interactions subtiles et complexes présentes dans Pour un oui ou pour un non.
7. "Le Malentendu" d'Albert Camus (1944)
Une pièce qui met en scène un terrible malentendu avec des conséquences tragiques, où la communication défaillante et les non-dits jouent un rôle central.
8. "L'Étranger" d'Albert Camus (1942)
Bien qu'il s'agisse d'un roman, L'Étranger explore le thème de l'absurdité de la vie et de la communication décalée, des thèmes qui résonnent avec l'absurdité des échanges dans la pièce de Sarraute.
9. "La Leçon" d'Eugène Ionesco (1951)
Une pièce qui aborde le thème du pouvoir et de la manipulation à travers le langage, où les dialogues révèlent la dynamique de domination, rappelant la tension implicite dans Pour un oui ou pour un non.
10. "Les Mains sales" de Jean-Paul Sartre (1948)
Une pièce qui interroge la sincérité des actes et des mots dans un contexte politique et personnel, où les dialogues tendus dévoilent les intentions cachées des personnages.
11. "Qui a peur de Virginia Woolf ?" d'Edward Albee (1962)
Une pièce qui explore les relations conjugales à travers des dialogues acérés et des conflits verbaux, où les mots servent à blesser autant qu'à révéler des vérités profondes.
12. "Le Misanthrope" de Molière (1666)
Une comédie qui, bien que classique, explore déjà la tension entre sincérité et hypocrisie dans les échanges sociaux, préfigurant les préoccupations de Sarraute sur l'authenticité du langage.
13. "Crimes of the Heart" de Beth Henley (1979)
Une pièce américaine qui traite des tensions familiales et des non-dits, où les dialogues révèlent progressivement des secrets et des conflits latents.
14. "La Musica" de Marguerite Duras (1967)
Une pièce qui met en scène un couple séparé discutant de leur relation passée, où chaque mot, chaque silence est chargé de significations, tout comme dans Pour un oui ou pour un non.
15. "Le Silence de la mer" de Vercors (1942)
Un roman où les non-dits et le silence jouent un rôle crucial dans la communication entre les personnages, rappelant l'importance des non-dits dans la pièce de Sarraute.


Ces œuvres permettent de prolonger la réflexion sur les thèmes du langage, des relations humaines, et des tensions sous-jacentes à la communication, qui sont au cœur de Pour un oui ou pour un non

Pour préparer la lecture cursive Art de Yasmina Reza

Introduction à l'œuvre
Art est une pièce de théâtre écrite par Yasmina Reza en 1994, qui a remporté un succès international. La pièce met en scène trois personnages : Serge, Marc, et Yvan, trois amis de longue date dont l'amitié est mise à l'épreuve par l'achat d'un tableau par Serge. Cette œuvre, un tableau blanc, devient le déclencheur d'une série de débats houleux qui révèlent des tensions sous-jacentes et des différences profondes entre les personnages.

Thèmes principaux

L'amitié mise à l'épreuve
Art explore comment une simple divergence d'opinion peut menacer les bases d'une amitié. Le tableau blanc devient un prétexte pour dévoiler les ressentiments accumulés, les non-dits, et les jalousies. La pièce montre comment les goûts personnels et les convictions peuvent affecter les relations humaines. Le tableau agit comme un miroir, reflétant les insécurités, les frustrations, et les attentes non formulées des personnages.


La subjectivité de l'art
La question centrale de la pièce porte sur la subjectivité de l'art. Pour Marc, le tableau blanc est une absurdité, un symbole de l'art contemporain qu'il ne comprend pas et qu'il juge ridicule. Serge, au contraire, voit dans cette toile un symbole de modernité, une œuvre qui le touche personnellement. Yvan, quant à lui, oscille entre les deux opinions, révélant ainsi son indécision chronique et son désir de plaire à ses amis. Ce débat sur la validité de l'art contemporain soulève des questions plus larges sur la valeur de l'art et la manière dont elle est perçue.

Le rôle du langage et de l'interprétation
La pièce illustre également le pouvoir du langage dans les relations humaines. Les discussions entre les personnages sont pleines de sous-entendus, de sarcasmes et de malentendus. Les mots deviennent des armes, et le dialogue révèle autant qu'il cache. Chaque personnage interprète les mots des autres à travers le prisme de ses propres insécurités et attentes, ce qui exacerbe les conflits.

Analyse des personnages

Serge
Serge est le personnage qui achète le tableau. Il représente l'ouverture d'esprit et l'appréciation de l'art moderne, mais aussi une certaine arrogance. Son acquisition du tableau n'est pas seulement un acte de goût personnel, mais aussi une manière d'affirmer son identité et sa supériorité culturelle sur ses amis.
Marc
Marc est le plus sceptique des trois. Son rejet du tableau traduit son attachement aux valeurs traditionnelles et son incapacité à comprendre ou accepter ce qui lui est étranger. Sa réaction est révélatrice d'un certain conservatisme et d'un besoin de validation de ses propres opinions par son entourage.
Yvan
Yvan, le personnage le plus passif et conciliant, est pris entre deux feux. Son indécision et sa peur de déplaire aux deux autres révèlent une faiblesse de caractère. Il est le personnage le plus vulnérable, dont les problèmes personnels (notamment un mariage imminent) viennent s'ajouter à la tension du groupe.


Style et structure
Art est caractérisée par un dialogue vif, où le non-dit et le sous-entendu sont aussi importants que les paroles prononcées. La pièce se déroule en un acte unique, ce qui confère à l'intrigue un rythme rapide et une intensité dramatique. Le langage est à la fois simple et chargé de sens, chaque mot et chaque silence étant porteur de significations profondes.

Conclusion
Art de Yasmina Reza est une exploration fascinante des relations humaines, où un simple objet devient le catalyseur de la révélation de tensions profondes entre amis. La pièce interroge non seulement la subjectivité de l'art, mais aussi la nature même des amitiés, le rôle du langage, et la fragilité des liens qui unissent les individus. Elle démontre avec brio comment l'insignifiant peut devenir le centre d'une tempête émotionnelle, un thème universel qui résonne bien au-delà de la simple question de l'art contemporain.

Ouverture
La pièce Art ouvre la voie à une réflexion plus large sur la place de l'art dans la société moderne et sur la manière dont les goûts personnels et les valeurs culturelles peuvent influencer les relations sociales. On peut comparer cette pièce à d'autres œuvres qui explorent les relations humaines à travers des objets ou des idées apparemment banals, comme Le Dieu du carnage de Yasmina Reza, ou encore Qui a peur de Virginia Woolf ? d'Edward Albee, où les conflits latents sont exacerbés par des discussions sur des sujets anodins, révélant les failles et les tensions sous-jacentes des personnages.
 

Art de Yasmina Reza et Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute 


Les pièces Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute et Art de Yasmina Reza partagent plusieurs points communs, notamment dans leur exploration des relations humaines, des non-dits, et de l'importance du langage dans la communication interpersonnelle. Ces deux œuvres offrent une réflexion profonde sur la fragilité des amitiés et sur les malentendus qui peuvent les fissurer, voire les briser.

L'amitié mise à l'épreuve

Tensions latentes et malentendus
Dans Pour un oui ou pour un non, l’amitié entre les deux personnages principaux se dégrade à cause d’un simple malentendu, un « ton » perçu comme condescendant par l’un des deux amis. Ce malentendu, qui pourrait sembler insignifiant, devient le déclencheur d'une série de confrontations verbales où chaque mot, chaque silence, est scruté et interprété de manière négative.
De manière similaire, dans Art, l’achat d’un tableau blanc par Serge provoque un conflit entre les trois amis. Ce qui n’était qu’une différence de goût artistique se transforme en une crise majeure, révélant des tensions sous-jacentes et des ressentiments longtemps tus. Le tableau, pourtant inoffensif en apparence, devient le catalyseur de la remise en question de leur amitié.

L'importance des non-dits et des sous-entendus
Les deux pièces mettent en lumière l’importance des non-dits dans les relations humaines. Dans Pour un oui ou pour un non, les personnages naviguent dans un espace où chaque parole est lourde de sens implicite. Le « oui » ou le « non » du titre représente cette tension entre ce qui est dit et ce qui est réellement ressenti. Le dialogue devient un terrain miné, où la moindre phrase peut être interprétée de multiples façons, souvent de manière destructrice.
De même, dans Art, les sous-entendus et les interprétations subjectives jouent un rôle crucial. Les personnages projettent sur le tableau et sur les réactions de leurs amis leurs propres insécurités et attentes. Le dialogue est chargé de non-dits, chaque personnage cherchant à protéger son ego tout en attaquant celui des autres.

Le langage comme arme et révélateur

Le pouvoir du langage dans les interactions humaines
Nathalie Sarraute, avec son écriture minimaliste, montre comment le langage peut être utilisé comme une arme dans Pour un oui ou pour un non. Les dialogues sont courts, mais chaque mot chargé de tropismes est choisi avec soin pour provoquer une réaction chez l’autre. Le langage devient ici un outil de manipulation, où chaque phrase est une tentative de domination ou de défense.
Dans Art, Yasmina Reza utilise également le langage comme un moyen de dévoiler les vérités cachées. Les dialogues entre Serge, Marc, et Yvan sont pleins de sarcasmes, d’ironie, et de sous-entendus. Le langage dans Art ne sert pas seulement à communiquer, mais aussi à marquer une position, à défendre un point de vue, ou à attaquer l’autre de manière subtile. Le conflit sur la toile devient rapidement un conflit de mots, où chaque réplique est un coup porté à l'autre.

Le langage comme reflet des relations sociales
Dans les deux pièces, le langage révèle les dynamiques sociales entre les personnages. Pour un oui ou pour un non montre comment des amis de longue date peuvent devenir des adversaires simplement à cause de différences dans leur manière de s’exprimer. La pièce de Sarraute dévoile ainsi la complexité des rapports humains, où le langage n'est jamais neutre.
Art explore également cette dimension sociale du langage. Le débat sur la valeur du tableau n’est finalement qu’un prétexte pour mettre en lumière les différences de statut, de goût, et de vision du monde entre les personnages. Le langage devient le reflet de ces différences, et les malentendus qui en résultent montrent combien il est difficile de maintenir des relations équilibrées lorsque les perceptions et les valeurs divergent.

Le théâtre comme espace de mise en scène des conflits intimes

Le huis clos comme révélateur de l'intime
Pour un oui ou pour un non se déroule dans un huis clos, un cadre intime où les personnages ne peuvent échapper à la confrontation. Ce cadre exacerbe la tension dramatique, car chaque mot, chaque geste prend une importance démesurée. Le huis clos permet de concentrer l’attention sur le dialogue et sur les conflits intérieurs des personnages, qui se révèlent peu à peu à travers leurs échanges.
Art utilise également un espace restreint pour mettre en scène ses conflits. La pièce se déroule principalement dans le salon de Serge, ce qui renforce le sentiment de claustrophobie et d’intensité dramatique. Les personnages, enfermés dans cet espace, n’ont d’autre choix que d’affronter leurs désaccords, et la proximité physique accentue la violence verbale des échanges.

L'art de la confrontation
Dans les deux pièces, le théâtre devient le lieu de la confrontation, où les personnages se retrouvent face à face, sans échappatoire. Pour un oui ou pour un non met en scène une confrontation directe entre deux amis, où chaque réplique est une tentative de comprendre ou de blesser l’autre. La pièce devient ainsi un espace de mise en scène des conflits intimes, où le spectateur est témoin de l’érosion progressive d’une amitié.
Dans Art, la confrontation est plus complexe, impliquant trois personnages et donc une dynamique triangulaire. Le théâtre permet de mettre en scène ces relations complexes, où chaque personnage joue un rôle différent selon l’interlocuteur. La pièce devient un jeu de miroirs, où les personnages se renvoient leurs propres peurs et frustrations, faisant de la scène un véritable champ de bataille verbal.


Conclusion
Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute et Art de Yasmina Reza sont deux œuvres qui, bien que différentes dans leur style et leur contexte, partagent une exploration profonde des relations humaines à travers le prisme du langage et des non-dits. Les deux pièces montrent comment des malentendus apparemment anodins peuvent dégénérer en conflits destructeurs, révélant la fragilité des amitiés et la complexité des interactions sociales. Le langage, loin d’être un simple outil de communication, devient dans ces œuvres une arme à double tranchant, capable de créer autant que de détruire.

Ouverture
Ces deux pièces invitent à réfléchir sur le rôle du théâtre dans la mise en scène des conflits humains. Elles montrent que le théâtre est non seulement un lieu de représentation des tensions sociales, mais aussi un espace où se joue la vérité des relations humaines. Dans une perspective plus large, on pourrait comparer ces œuvres à d'autres pièces qui explorent la fragilité des relations humaines à travers des dialogues tendus, comme Le Dieu du carnage de Yasmina Reza, où une simple dispute d'enfants devient le prétexte à une déconstruction des relations entre adultes, ou encore Qui a peur de Virginia Woolf ? d'Edward Albee, où les jeux de mots et les échanges verbaux cachent des blessures profondes.

 

Le parcours "Théâtre et Dispute" au bac explore la manière dont le théâtre met en scène les conflits verbaux et les tensions sociales à travers des dialogues où les personnages se confrontent, souvent de manière acerbe. Ce thème est particulièrement pertinent pour analyser les pièces Art de Yasmina Reza et Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute, qui utilisent toutes deux la dispute comme moteur dramatique, révélant ainsi la complexité des relations humaines.


Les pièces Art de Yasmina Reza et Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute sont des exemples emblématiques de l'art dramatique où la dispute, loin d'être un simple échange verbal, devient un véritable révélateur des tensions sous-jacentes entre les personnages. Leurs dialogues tendus et chargés de sous-entendus mettent en lumière la fragilité des amitiés et la puissance des mots. Ces œuvres s'inscrivent dans le parcours "Théâtre et Dispute" en tant qu'études des dynamiques de pouvoir, des malentendus et de la subjectivité des perceptions humaines.

I. La dispute comme révélateur de la complexité des relations humaines

1. Le conflit latent : Des tensions sous-jacentes dévoilées
   - Dans Art, l'achat d'un tableau blanc par Serge déclenche un conflit qui révèle les différences de valeurs et de goût entre lui et ses amis, Marc et Yvan. Ce qui semble au départ une simple divergence d'opinion artistique se transforme en une remise en question de l'amitié elle-même. Le tableau agit comme un catalyseur, mettant en lumière des tensions préexistantes. Marc, en rejetant le tableau, exprime en réalité son incompréhension et sa frustration face à l'évolution de Serge, ce qui le pousse à remettre en question la nature même de leur relation.
   - Pour un oui ou pour un non explore un conflit encore plus subtil, basé sur un « ton » perçu comme condescendant. Ici, la dispute naît d'un détail apparemment insignifiant mais qui cristallise des années de ressentiment et de malentendus. Ce « ton » devient le déclencheur d'une discussion où chaque mot est décortiqué, révélant ainsi la fragilité des liens qui unissent les deux personnages.

2. Le langage comme arme et miroir des tensions
   - Le langage joue un rôle central dans ces deux pièces. Dans Art, les personnages utilisent le langage non seulement pour exprimer leurs opinions mais aussi pour blesser, pour se défendre, et pour manipuler. Le dialogue devient une joute verbale où chaque réplique est une tentative de dominer l'autre. La dispute sur la toile blanche prend des allures de guerre des mots, où chaque personnage tente de faire valoir son point de vue tout en discréditant celui des autres.
   - De manière similaire, dans Pour un oui ou pour un non, le langage est à la fois une arme et un révélateur des tensions cachées. Les deux protagonistes s'affrontent sur le terrain du langage, où chaque mot, chaque intonation est scruté et interprété. Le dialogue devient un terrain miné où la moindre parole peut déclencher une nouvelle salve de reproches ou de ressentiments.

3. La dispute comme crise de l'identité
   - Dans Art, la dispute autour du tableau touche également à des questions d'identité. Serge, en achetant le tableau, affirme une identité moderne, ouverte à l'art contemporain, tandis que Marc, en rejetant l'œuvre, défend une identité plus traditionnelle. Le conflit artistique devient ainsi un conflit d'identité, où chaque personnage tente de protéger son ego et sa vision du monde.
   - Pour un oui ou pour un non aborde également cette dimension identitaire. Le conflit autour du « ton » perçu est en réalité une remise en question de l'estime de soi et de la perception de l'autre. Chaque personnage, en défendant sa position, tente de préserver une certaine image de lui-même tout en essayant de comprendre pourquoi cette image est remise en cause par l'autre.

II. La mise en scène de la dispute : un théâtre de la tension

1. Le huis clos : un espace de confrontation inévitable
   - Les deux pièces se déroulent dans un espace restreint, un huis clos qui intensifie la tension dramatique. Dans Art, la pièce se déroule principalement dans le salon de Serge, un espace clos où les personnages n'ont d'autre choix que de confronter leurs divergences. Ce cadre restreint amplifie le sentiment de claustrophobie et d'inévitabilité, forçant les personnages à aller jusqu'au bout de leur dispute.
   - Pour un oui ou pour un non utilise également le huis clos pour intensifier la tension. Les deux personnages sont enfermés dans un dialogue ininterrompu, où le moindre mouvement, la moindre parole, peut faire basculer l'équilibre fragile de leur relation. Le huis clos devient ainsi un espace où les tensions se cristallisent et où la dispute devient inévitable.

2. Le rôle du silence et des sous-entendus
   - Dans les deux pièces, le silence et les non-dits jouent un rôle aussi important que les paroles prononcées. Dans Art, les silences entre les répliques sont chargés de signification, reflétant les hésitations, les doutes et les tensions des personnages. Le silence devient un espace où les personnages confrontent leurs propres émotions et celles des autres.
   - Pour un oui ou pour un non utilise également le silence de manière dramatique. Les pauses entre les répliques, les hésitations des personnages, sont autant de moments où le spectateur est invité à lire entre les lignes, à percevoir les tensions sous-jacentes. Le silence devient ainsi un acteur à part entière, un révélateur des non-dits et des conflits latents.

3. La dynamique du pouvoir dans la dispute
   - Dans Art, la dispute entre les personnages est aussi une lutte de pouvoir. Chaque personnage tente de prendre l'ascendant sur les autres, que ce soit par le biais de l'argumentation, du sarcasme, ou de la manipulation émotionnelle. Le dialogue devient un champ de bataille où chaque réplique est une tentative de domination.
   - Pour un oui ou pour un non explore également cette dynamique du pouvoir. Le conflit autour du « ton » est en réalité une lutte pour le contrôle de la situation et de l'interprétation du passé commun. Les personnages cherchent à imposer leur vision des choses, à faire valoir leur perception, dans une lutte où le pouvoir se joue à travers le langage et la manipulation des émotions.

III. La dispute comme révélateur des enjeux du théâtre

1. Le théâtre comme espace de révélation
   - Art et Pour un oui ou pour un non montrent comment le théâtre peut révéler les tensions cachées sous la surface des interactions humaines. Le dialogue théâtral, par sa nature directe et immédiate, permet de mettre en lumière les conflits intérieurs des personnages. Dans ces deux pièces, la dispute devient un moyen de révéler des vérités profondes sur les personnages, sur leurs relations, et sur leur vision du monde.
   - Ces œuvres montrent également comment le théâtre peut servir à explorer la complexité des relations humaines, où le langage et les non-dits jouent un rôle crucial. Le théâtre devient ainsi un espace de révélation, où les tensions cachées sont exposées au grand jour, permettant au spectateur de saisir la complexité des interactions humaines.

2. La mise en abyme du conflit théâtral
   - Dans Art, la dispute autour de la toile blanche peut être vue comme une mise en abyme du conflit théâtral lui-même. Le tableau, en tant qu'objet d'art, devient un miroir du théâtre, un espace où se projettent les émotions, les tensions, et les conflits des personnages. Le théâtre devient ainsi un reflet de la vie, où chaque détail, chaque objet, peut devenir le centre d'un conflit dramatique.
   - Pour un oui ou pour un non propose également une mise en abyme du conflit théâtral. Le dialogue entre les deux personnages, avec ses sous-entendus et ses non-dits, reflète la nature même du théâtre, où le sens se construit autant dans ce qui est dit que dans ce qui est laissé à l'interprétation. Le conflit verbal devient ainsi une métaphore du théâtre, un espace où la vérité n'est jamais simple, où chaque mot peut avoir des significations multiples.

3. L'art du dénouement : une résolution incertaine
   - Les deux pièces offrent des dénouements qui laissent le spectateur face à une certaine incertitude. Dans Art, la résolution du conflit reste ambivalente, avec une réconciliation apparente mais des tensions qui perdurent en filigrane. La dispute, bien qu'apparemment résolue, laisse des cicatrices qui ne disparaissent pas facilement.
   - Pour un oui ou pour un non se termine également sur une note d'incertitude. La dispute, bien que dénouée, laisse un sentiment de fragilité, une conscience que l'amitié ne sera plus jamais la même. Le dénouement, loin de clore le conflit, le laisse en suspens, laissant le spectateur réfléchir à la nature même des relations humaines.

Conclusion
Les pièces Art de Yasmina Reza et Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute s'inscrivent parfaitement dans le parcours "Théâtre et Dispute" en tant qu'explorations profondes des conflits verbaux et des tensions sociales

 

Les citations à mettre en avant 


Pour établir un lien précis entre Art de Yasmina Reza et Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute, il est crucial d'utiliser des citations exactes et représentatives de chaque pièce. Ces citations permettront d'explorer les thèmes communs tels que la perception subjective, la fragilité des relations amicales, le rôle du langage, et l'importance des non-dits et des sous-entendus.

1. La perception subjective et le conflit d'interprétation
- Art : 

  - Marc : « Ce tableau est une merde ! » (Acte I)
  - Serge : « Il se trouve que je l’aime. » (Acte I)

  Ces répliques mettent en lumière la divergence d’opinions entre Marc et Serge concernant le tableau, illustrant comment des perceptions esthétiques différentes peuvent devenir le catalyseur d’un conflit.

- Pour un oui ou pour un non :
H2.  - Soupire - ... il y avait entre "c'est bien" et "ça" un intervalle plus grand : "C'est biiien... ça...". Un accent mis sur "bien"... un étirement : "biiien" et un suspens avant que "ça" arrive... ce n'est pas sans importance
  Ici, le conflit naît d’une perception subjective d’un « ton » particulier, qui devient le point de départ d’un désaccord, montrant la difficulté de saisir l’intention derrière les paroles de l’autre.

 2. La fragilité des relations amicales
- Art :

  - Marc : « Si tu es mon ami, comment peux-tu ne pas voir ce tableau comme je le vois ? » (Acte II)
  - Yvan : « Je ne comprends pas pourquoi vous en faites toute une histoire. Ce n’est qu’un tableau ! » (Acte II)

  Ces répliques montrent à quel point un simple désaccord sur une œuvre d’art peut menacer une amitié, mettant en évidence la fragilité des liens amicaux.

- Pour un oui ou pour un non :
H.1.-Si, dis-moi... je te connais trop bien : il y a quelque chose de changé... Tu étais toujours à une certaine distance... de tout le monde, du reste... mais maintenant avec moi... encore l'autre jour, au téléphone ... tu étais à l'autre bout du monde... ça me fait de la peine, tu sais...
H.1.-Alors? Qu'est-ce qui se passera? Tu me dis que ce n'est rien...
H.2.-Mais justement, ce n'est rien... Et c'est à cause de ce rien...
H.1.- Ah on y arrive... C'est à cause de ce rien que tu t'es éloigné? Que tu as voulu rompre avec moi?
H.2, soupire. - Oui... c' est à cause de ça... Tu ne comprendras jamais... Personne, du reste, ne pourra comprendre...
  
Beaucoup de phrases incomplètes terminées par les points de suspension (aposiopèses caractéristiques de la ponctuation de Nathalie Sarraute) évoquent une parole qui se perd dans le silence et les non-dits. L'écriture fragmentée s'enrichit de nombreuses négations, interrogations pour traduire les effets de rupture dans le dialogue.
  Ces répliques soulignent comment un simple malentendu ou une interprétation subjective peut anéantir une relation, révélant la vulnérabilité des amitiés basées sur des malentendus.

 3. Le rôle du langage dans la création du conflit
- Art :

  - Marc : « Tu te prends pour qui ? Depuis que tu as acheté ce tableau, tu te sens supérieur ! » (Acte II)

  Le langage devient un outil pour exprimer des reproches et des ressentiments, accentuant le conflit entre les personnages.

- Pour un oui ou pour un non :
  Un jour H1 a dit à H2 "c'est bien... Ça" . Cette petite phrase s'est chargée de tropismes, d'interprétations, de jugements. Plus que ces trois mots, ce qui compte, c'est la manière dont ils ont été prononcés. 

  Le langage, et particulièrement le ton employé, est ici au cœur du malentendu. Cette citation montre comment le ton peut être plus significatif que les mots eux-mêmes, créant ainsi une situation conflictuelle.

 4. L’importance des non-dits et des sous-entendus
- Art :

  - Serge : « C’est important pour moi, mais Marc ne le comprend pas. » (Acte II)
  
  Serge exprime son incompréhension face à l’incapacité de Marc à saisir la valeur sentimentale du tableau, soulignant l’importance des non-dits dans leur relation.

- Pour un oui ou pour un non :
  - H1 : « Ce qui m’a blessé, c’est ce que tu n’as pas dit. » (Milieu de la pièce)

  Les non-dits prennent une importance capitale dans *Pour un oui ou pour un non*, où l’absence de paroles explicites devient une source de douleur et de conflit.

Conclusion
Ces citations montrent que, dans les deux pièces, le langage, les perceptions subjectives, et les non-dits sont des éléments centraux qui exacerbent les tensions et les conflits. Dans *Art*, l’achat d’un tableau devient le prétexte pour révéler des divergences profondes entre amis, tandis que dans *Pour un oui ou pour un non*, un simple ton ou une phrase anodine devient le déclencheur d’une rupture. Les deux œuvres explorent ainsi la complexité des relations humaines, où la communication, ou son absence, joue un rôle déterminant dans le développement du conflit.

 

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Date de dernière mise à jour : 23/08/2024

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