" Célébration du monde "
Afin de dégager les différents enjeux du parcours, il est nécessaire d’explorer les différentes acceptions du verbe célébrer
Célébrer, synonyme de faire l’éloge de = cela permet de mettre en évidence les connotations positives du terme
Célébrer une fête des souvenirs et une fête des sens = Dans cette acception du verbe "célébrer", on peut lire les deux ouvrages, Sido et les Vrilles de la vigne comme une véritable fête.
Célébrer, diviniser : le(s) mystère(s) du monde = une entrée en lecture possible
Quel monde à célébrer ?
Reste sans doute aussi à définir ce qu’est « le monde » pour Colette. Il semble s'agir de la Nature perçue comme un ensemble, un tout.
« Mon imagination, mon orgueil enfantins situaient notre maison au centre d’une rose de jardins, de vents, de rayons, dont aucun secteur n’échappait tout à fait à l’influence de ma mère » Sido. On devine par cette citation que le thème du jardin qui entoure la maison de son enfance a son importance et fait écho au monde à célébrer tout en étant lié à la figure maternelle et aux souvenirs d'enfance
Le clin d'oeil aux souvenirs nous amène à penser que le monde est aussi celui du passé, aux souvenirs d'enfance que l'écriture tente de faire renaître comme un paradis perdu « J’appartiens à un pays que j’ai quitté » « Jour Gris ».
La célébration du monde est liée aux pouvoirs d'une écriture capable de rendre beau ce monde, apte à sublimer et à esthétiser.
En écho
Une expérience unique, celle de la contemplation de la nature vers la paix de l'âme loin des maux existentiels
Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie
Une expérience dans la solitude de l'immensité blanche propice à l'écriture :
" Sur la neige, avec un bâton, je trace le premier poème d’une série de “haïkus des neiges” : Pointillé des pas sur la neige : la marche couture le tissu blanc.
L’avantage de la poésie inscrite sur la neige, c’est qu’elle ne tient pas. Les vers seront emportés par le vent. "
Qui est Sylvain Tesson?
Sylvain Tesson est un écrivain et voyageur français.
En 2010, il réalise un projet souvent évoqué auparavant, en allant vivre six mois (de février à juillet) en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie, sur les bords du lac Baïkal. Il relate cette expérience solitaire dans son journal publié l'année suivante sous la forme d'un essai autobiographique intitulé : "Dans les forêts de Sibérie", qui est adapté au cinéma par Safy Nebbou en 2016. Sa vie dans sa cabane en bois sur les rives du lac Baïkal est un appel à la vie simple, six mois de frugalité, de simplicité, de liberté, de contemplation de la nature.
Dans les forêts de Sibérie est à la fois un récit de voyage, un journal, un traité de philosophie, une découverte de la culture russe, un appel à la liberté et à la nature, une ouverture à soi.
Dans les forêts de Sibérie est par ailleurs un succès de librairie, la seule édition grand format s'étant vendue à plus de 250 000 exemplaires, le livre a reçu le prix Médicis essai le 4 novembre 2011
Ce récit est également rattaché à la réalisation d'un documentaire télévisé de 52 minutes coréalisé avec Florence Tran et diffusé sur France Le livre a fait l'objet d'une adaptation libre au cinéma dans un film homonyme réalisé par Safy Nebbou en 2016 avec Raphaël Personnaz et Evgueni Sidikhine dans les rôles principaux
Virgile Dureuil publie aux éditions Casterman en octobre 2019 une adaptation du récit en bande dessinée réalisée sous la supervision de Sylvain Tesson
Ce récit a fait aussi l'objet d'une adaptation au théâtre en 2023, par Estelle Andréa et William Mesguich
Résumé
Sur ce territoire parsemé de cabanes forestières et météorologiques, l'auteur a pour motivation de ne pas nuire à la planète. Le printemps commence fin avril et les eaux se libèrent mi-mai. Un couple d'amis russes lui donne deux chiots. Mi-juin, sa compagne restée en France lui annonce qu'elle le quitte.
Sylvain Tesson livre le fruit de ses lectures et de ses réflexions, citant les auteurs littéraires qu'il lit et décrivant la flore et la faune qui l'entourent. Il parcourt certains jours plusieurs kilomètres autour de sa cabane, tantôt à pied, tantôt en patin à glace ou en kayak, ce qui donne lieu à des pages descriptives précises et évocatrices de cette région de la Sibérie.
L'auteur passe parfois quelques séjours à un ou deux jours de distance chez ses amis russes forestiers qui aussi viennent parfois brièvement lui rendre visite. Les discussions sur l'amour de la Sibérie, de la nature et de l'immensité du destin humain ont lieu au cours d'inspections de la forêt ou de repas amicaux. Ses amis sont informés par la radio des événements du monde. Quand il quitte cette robinsonade, Sylvain Tesson laisse ses chiens et se promet de revenir.