Theatre et dispute disserter sur une oeuvre integrale pour un oui ou pour un non de nathalie sarraute

Dissertations sur Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute au bac 2025

Le 20/08/2024 0

Dans Ressources pédagogiques : examens 2024 et 2025

Théâtre et dispute

Pour un oui ou pour un non 

Nathalie Sarraute

Théâtre, bac de français 2025

 

Sujet 1 : 

Comment les échanges verbaux entre les personnages de Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute,  mettent-ils en lumière les rapports de pouvoir, les tensions et les malentendus qui les animent ?

Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute, pièce de théâtre publiée en 1982 marque un tournant dans le nouveau roman. En s'intéressant aux micro-événements de la conversation, l'auteure offre une nouvelle perspective sur les relations humaines. Elle nous invite à plonger au cœur d'une banale altercation qui se transforme en véritable affrontement psychologique. À travers l'analyse minutieuse des échanges verbaux, l'auteure met en lumière les mécanismes complexes qui sous-tendent les relations humaines. Au-delà des mots prononcés, c'est l'ensemble des non-dits, des sous-entendus et des silences qui révèlent les rapports de force, les tensions latentes et les malentendus qui animent les personnages.

Problématique
Comment le langage, dans cette pièce, devient-il un véritable révélateur des conflits intérieurs et des dynamiques sociales ?

Plan détaillé


I. Le langage comme champ de bataille : une lutte pour la domination


Les stratégies discursives :
 Les personnages utilisent le langage comme une arme pour imposer leur point de vue et dominer l'autre. Les questions, les interruptions, 
Les interruptions, une manifestation de la domination discursive:
"Non, attends, laisse-moi finir..." 
Cette interruption typique montre la volonté d'un personnage d'imposer son rythme et son point de vue, souvent au détriment de l'autre.
"Tu m'interromps toujours !" 
Cette accusation récurrente souligne la frustration d'un personnage face à la domination discursive de l'autre.
Les reformulations, un outil de manipulation sémantique:
"Ce que tu veux dire, c'est que..."
 En reformulant les propos de l'autre, un personnage peut en déformer le sens et l'orienter vers une interprétation qui lui convient.
"Tu exagères toujours..." 
Cette généralisation permet de minimiser l'importance des propos de l'autre et de le discréditer.


Les jeux de pouvoir : 
L'analyse des rôles sociaux et des positions hiérarchiques permet de mettre en évidence comment le langage est utilisé pour maintenir ou remettre en question les rapports de force établis.
"C'est ta façon de me blesser..." 
Cette accusation directe montre comment les mots peuvent être utilisés pour infliger une souffrance émotionnelle.

La manipulation linguistique :
 Les personnages recourent à des techniques de manipulation telles que l'ironie, la provocation 
Les accusations mutuelles, une escalade conflictuelle:
"C'est toi qui commences toujours !" Cette accusation réciproque crée un cercle vicieux où chacun se renvoie la balle, empêchant toute résolution du conflit.
"Tu ne m'écoutes jamais !" Cette plainte souligne le sentiment d'être incompris et d'être constamment mis de côté.
ou la généralisation pour déstabiliser leur adversaire.
"Tu me critiques toujours..."
 Cette généralisation transforme une remarque isolée en une attaque personnelle.

II. Les non-dits et les sous-entendus : une communication tronquée


Les silences :
 Les silences prolongés, les hésitations et les évitements sont autant de signaux qui révèlent les émotions réprimées et les pensées non exprimées.
"Tu sais très bien ce que je veux dire..." 
Cette affirmation implicite laisse planer le doute et oblige l'autre à deviner les véritables intentions du locuteur.


Les sous-entendus :
 Les allusions, les métaphores et les doubles sens permettent aux personnages de communiquer des messages implicites et de maintenir une certaine ambiguïté.
"Il y a quelque chose que tu ne me dis pas..." 
Ces sous-entendus créent une atmosphère de suspicion et de méfiance, alimentant les tensions.


Les malentendus : 
La difficulté à communiquer est exacerbée par les malentendus, qui résultent d'interprétations divergentes et de projections personnelles. La pièce met en scène un conflit entre deux amis, H1 et H2. Leur conversation initiale, en apparence anodine, se transforme en un débat intense. H2 reproche à H1 une remarque condescendante, et la tension monte
H.1.-Et alors je t'aurais dit : « C'est bien, ça? »
H.2, soupire.- Pas tout à fait ainsi... il y avait entre «C'est bien» et «ça» un intervalle plus grand : «C'est biiien... ça... » Un accent mis sur «bien»... un étirement : «biiien...» et un suspens avant que «ça» arrive... ce n'est pas sans importance.
Cette petite phrase s'est chargée de tropismes, d'interprétations, de jugements. Plus que ces trois mots, ce qui compte, c'est la manière dont ils ont été prononcés. 


III. Le langage comme reflet de l'inconscient : les mécanismes de défense


Les projections : 
 La parole ne se limite pas au texte, elle est aussi une gestuelle humaine. Les personnages rejouent des scènes vécues, mais jamais comprises. 
Les personnages projettent leurs propres angoisses et leurs propres désirs sur l'autre, déformant ainsi la réalité de leurs relations.


Les rationalisations : 
Pour se protéger, les personnages construisent des explications rationnelles qui leur permettent de justifier leurs comportements et de minimiser leurs responsabilités.


Les mécanismes de défense :
 L'agressivité, la passivité, la fuite sont autant de mécanismes de défense qui se manifestent à travers le langage.
Les interruptions fréquentes dans les dialogues de Sarraute révèlent une lutte constante pour la domination discursive. Comme le souligne l'un des personnages : "Non, attends, laisse-moi finir...". Cette volonté d'imposer son point de vue, au détriment de celui de l'autre, met en évidence une asymétrie de pouvoir et une difficulté à établir un dialogue véritable.


Conclusion
Dans "Pour un oui ou pour un non", Nathalie Sarraute nous offre une analyse minutieuse des mécanismes de la communication. En mettant en lumière les rapports de pouvoir, les tensions et les malentendus qui sous-tendent les échanges verbaux, l'auteure nous invite à une réflexion profonde sur la nature des relations humaines. Le langage, loin d'être un simple outil de communication, devient un véritable révélateur des conflits intérieurs et des dynamiques sociales.


Ouverture
L'étude des échanges verbaux dans "Pour un oui ou pour un non" nous amène à nous interroger sur la pertinence de cette analyse pour comprendre les conflits contemporains. Dans une société où la communication numérique est omniprésente, les mécanismes de la manipulation et de la désinformation sont-ils les mêmes que ceux décrits par Sarraute ? Cette question ouvre de nouvelles perspectives de recherche et invite à approfondir notre réflexion sur le rôle du langage dans nos sociétés contemporaines.
 

Sujet 2 :

En quoi l'absence de mots est-elle plus révélatrice que les mots eux-mêmes ?

 

Dans "Pour un oui ou pour un non", Nathalie Sarraute nous plonge au cœur d'une querelle banale qui se transforme en véritable affrontement psychologique. Si la pièce est construite autour d'échanges verbaux souvent stériles, c'est paradoxalement dans les silences, les hésitations et les non-dits que réside la véritable dimension tragique de l'œuvre. En effet, l'absence de mots se révèle bien souvent plus révélatrice que les mots eux-mêmes. À travers l'analyse des silences, des sous-entendus et du langage non verbal, nous chercherons à comprendre comment Nathalie Sarraute utilise le vide langagier pour mettre en lumière les véritables enjeux de la pièce.

Problématique

Comment, dans "Pour un oui ou pour un non", l'absence de mots, les silences et les non-dits parviennent-ils à révéler des informations plus profondes sur les personnages et leurs relations que les échanges verbaux eux-mêmes ?

Plan détaillé

I. Les silences : des abîmes de non-dits

Les silences révélateurs de tensions :

Les silences prolongés, les hésitations et les interruptions mettent en évidence les tensions sous-jacentes aux échanges. Par exemple, lorsque l'un des personnages refuse de répondre à une question, il crée un vide qui souligne l'importance de ce qui n'est pas dit. Sarraute décrit ces moments comme des "tropismes", ces "mouvements imperceptibles de l'âme" qui révèlent les véritables sentiments des personnages.
H.1.-Et alors je t'aurais dit : « C'est bien, ça? »
H.2, soupire.- Pas tout à fait ainsi... il y avait entre «C'est bien» et «ça» un intervalle plus grand : «C'est biiien... ça... » Un accent mis sur «bien»... un étirement : «biiien...» et un suspens avant que «ça» arrive... ce n'est pas sans importance.
Cette petite phrase s'est chargée de tropismes, d'interprétations, de jugements. Plus que ces trois mots, ce qui compte, c'est la manière dont ils ont été prononcés. 

Les silences comme expression de l'intime :

Les silences permettent aux personnages d'exprimer des émotions trop profondes ou trop complexes pour être mises en mots. Ils offrent ainsi un accès direct à l'inconscient des personnages. Sarraute souligne l'importance de ces moments où "les mots s'arrêtent, laissant place à une autre forme de communication".


Les silences et la construction de l'identité :

En ne disant pas tout, les personnages construisent une image d'eux-mêmes qu'ils souhaitent donner à voir aux autres.
"Il y a quelque chose que tu ne me dis pas..." 
 Les silences deviennent alors des outils de manipulation et de séduction.


II. Les sous-entendus : une communication indirecte

Les sous-entendus et l'ironie :

L'ironie et les sarcasmes permettent aux personnages de communiquer leur mécontentement ou leur mépris de manière indirecte, évitant ainsi un conflit ouvert. Sarraute écrit : "L'ironie est une arme redoutable, elle permet de blesser sans avoir l'air d'y toucher."


Les allusions et les métaphores :

Les allusions à des événements passés ou à des personnes absentes permettent de créer un univers de significations partagées entre les personnages. 


Les non-dits et la manipulation :

Les sous-entendus sont souvent utilisés pour manipuler l'autre et semer le doute. 
"Tu sais très bien ce que je veux dire..."
 Cette affirmation implicite laisse planer le doute et oblige l'autre à deviner les véritables intentions du locuteur.
En laissant planer le doute sur ses intentions, un personnage peut ainsi obtenir un avantage sur l'autre.


III. Le langage non verbal : une autre forme de communication

Le langage corporel :

Les gestes, les expressions du visage et les postures révèlent les émotions et les intentions des personnages bien plus que leurs paroles. Sarraute décrit ces mouvements comme des "micro-gestes" qui trahissent les véritables sentiments des personnages.


Le regard :

Le regard est un puissant moyen de communication non verbale qui permet de transmettre des sentiments complexes, tels que l'amour, la haine ou la peur.


L'espace entre les personnages :

La distance physique qui sépare les personnages est révélatrice de leurs relations. Un espace réduit peut témoigner d'une proximité affective, tandis qu'une distance excessive peut révéler un conflit latent.


Conclusion

Dans "Pour un oui ou pour un non", Nathalie Sarraute nous montre que la communication ne se limite pas aux mots. Les silences, les sous-entendus et le langage non verbal sont autant d'éléments qui contribuent à la construction du sens. En mettant en évidence l'importance de ce qui n'est pas dit, l'auteure nous invite à une lecture attentive des interstices du langage, où se cachent les véritables enjeux des relations humaines. Comme le souligne Sarraute, "ce qui n'est pas dit est souvent plus important que ce qui est dit".

Ouverture

L'analyse de "Pour un oui ou pour un non" nous amène à nous interroger sur la place du non-dit dans nos propres communications. Dans une société où la parole est omniprésente, les silences et les sous-entendus jouent-ils toujours le même rôle ? Comment les nouvelles technologies de communication, comme les réseaux sociaux, ont-elles modifié nos façons de communiquer et notre rapport au silence ?

Disserter sur une pièce de théâtre bac 2025 Le théâtre

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